Q&R sur ma chaine Youtube

Voici les vidéos présentées sur ma chaine Youtube, ce sont toutes les courtes vidéos dans lesquelles je réponds aux questions et commentaires des lecteurs (posées sur le site, Discord, ou les réseaux sociaux). N’hésitez pas à me faire part de vos impressions, suggestions et commentaires, il est toujours intéressant que la discussions s’engage (Discord est parfait pour cela, vous trouverez le lien dans la page « Contact »).

J’ai fait en sorte d’organiser ces questions dans un certain ordre pour qu’elles viennent dérouler le fil d’une idée cohérente, une logique qui va venir structurer ces vidéos. Donc si parfois vous sentez qu’un sujet n’est pas très clair, n’hésitez pas à revenir à une vidéo précédente pour comprendre ce contexte.


#1 Survivre c’est exister en réponse à ses peurs

#1 Qu’est-ce que tu entends quand tu dis « survivre c’est exister en réponse à ses peurs » ? Lire la suite :

Le principe de survie est une notion qui est au cœur de mes réflexions et de mes écrits depuis les années où je faisais mes recherches de doctorat. On a souvent une idée erronée de ce qu’est la survie. On s’accroche à l’image de l’homme contre la nature hostile, luttant à chaque instant pour ne pas être tué et pouvoir trouver suffisamment à manger pour ne pas mourir de faim.

De nos jours, la réalité est bien évidemment très majoritairement différente, il y a des endroits dans le monde où l’homme survit toujours dans la nature, mais en général on trouve des supermarchés partout, et même pour les plus démunis il y a souvent des moyens d’accéder à un minimum de protection contre les éléments et de pouvoir se nourrir.

Seulement, cela ne veut pas dire que l’on sort d’un fonctionnement de survie pour autant. Ce n’est pas tant une question de manière de vivre que d’une manière de percevoir sa propre existence qui est en jeu. Cela veut dire que l’on peut fonctionner dans un mode de survie avec tous nos besoins biologiques correctement satisfaits.

Cela tient au fait que la fonction première du cerveau est d’assurer la survie de l’individu. Il met tout en œuvre pour s’assurer que l’individu va tenir le coup jusqu’au lendemain. Et c’est très bien. Mais cela veut aussi dire que de cette fonction découle une problématique : il accordera toujours une importance toute particulière à ce qui met potentiellement cette survie en danger. On peut considérer que notre cerveau fonctionne suivant une approche orientée problème plus que solution.

Son job est de repérer et même d’anticiper les dangers de l’environnement. Nous sommes donc toujours en alerte pour repérer ces dangers et pour y faire face. Même notre mémoire est plus facilement dédiée à ce qui nous a posé un jour problème puisque ces expériences sont ce qui nous permettra d’identifier un danger connu ensuite.

C’est naturel, c’est sain et c’est efficace. Cependant, si les dangers sont réels dans la nature, dans nos sociétés humaines, ils peuvent revêtir de nombreuses formes différentes : être abstraits, virtuels, symboliques même, ou n’exister que dans notre imagination, ils peuvent exister dans une phrase ou même un mot.

Notre cerveau commence alors à réagir au danger que représente un concept ou une idée, c’est-à-dire qu’il va déclencher une peur plus ou moins importante, menant à d’autres émotions (que ce soit la colère, frustration,…) et à des comportements tirés de l’arsenal à disposition de l’inconscient et se rangeant dans une des trois catégories que sont :

  • la lutte,
  • la fuite ou
  • la sidération.

Lorsque notre cerveau est en mode survie, cela revient à dire qu’il se sent en danger du fait de quelque chose qui se passe dans l’environnement. Dans la nature, c’est l’antilope qui a senti un lion, mais qui ne le voit pas. Il faut évaluer la nature et l’importance du danger pour au moins savoir s’il faut lutter ou fuir. Mais encore une fois, chez l’être humain, ce qui met la survie en danger n’est pas forcément réel et tangible. Le fait que l’on ne puisse pas réellement identifier ce danger parce qu’il n’est pas quelque chose de concret, ou que celui-ci n’existe que dans un futur hypothétique n’y change rien. La peur est présente, le stress, les tensions,… nous sommes en alerte pour faire face. Si le danger n’est pas identifié clairement, mais ressenti malgré tout, la personne ne sort plus de ce mode de survie. Le cerveau reste en alerte pour chercher partout d’où peut provenir la source du stress.

C’est cela que je veux dire lorsque j’écrivais que survivre c’est exister en réponse à ses peurs. Une personne qui vit sa vie dans la survie est focalisée sur ses peurs, l’ombre du manque qui pèse sur elle, son incomplétude. Peu importe que le manque soit lié à une incapacité à s’acheter une plus grande télévision même si on mange à sa faim, le cerveau ne fait pas la différence. Le manque, c’est le manque.

S’il existe une impression de manque quelque part, il ne connait qu’une manière de gérer la problématique, et cela passe le maintien d’une peur pour assurer la vigilance de l’individu et sa pleine implication dans la recherche d’une solution.

Le problème, c’est que cet état de survie est un cercle vicieux qui s’entretient lui-même, surtout dans nos sociétés où l’on crée des besoins dont on ne savait pas qu’ils existaient avant. Nous sommes avec l’impression que notre incomplétude, que le fait d’avoir l’impression de ne « pas être assez » sera atténuée par notre capacité à accumuler les choses dont on nous dit qu’elles sont indispensables pour se réaliser en tant qu’individu. Alors on se désespère lorsque l’on n’arrive pas à avoir le dernier téléphone, une plus belle voiture, ou autre.

C’est un cercle vicieux, car évidemment rien de ce que l’on accumulera ne pourra calmer nos peurs, alors le cerveau continuer d’essayer d’identifier ces sources de danger étranges, et il se met à chercher d’où peut provenir le problème : qu’est ce qui fait que la personne ressent un tel mal-être ?

Alors, il va se focaliser encore un peu plus sur tout ce qui pourrait être problématique ou représenter une menace pour la survie. Et quelque chose qui aurait normalement été considéré comme étant anodin peut devenir une source de méfiance et de peur… la personne n’existe plus qu’en réponse à ses peurs, c’est tout ce qui occupe ses pensées.

Si une personne se laisse entrainer sur cette pente, rapidement sa vie sera dictée par ces principes de survie, toujours en stress et sous tension, la boule au ventre et envahie par un mal-être lancinant.

#2 Décalage entre envie et besoin

#2 Comment fonctionne le principe du décalage entre envie et besoin ? Lire la suite :

C’est vrai que j’aborde cette notion assez souvent dans mes livres. Ce n’est pas tant qu’elle soit difficile à comprendre, mais elle est surtout difficile à accepter dans beaucoup de cas. L’idée tient au fait que ce qui nous arrive est parfois très éloigné de ce que nous aurions eu envie de vivre, mais qu’on ne réalise pas que c’est ce que nous avions besoin de vivre.

Cela nous renvoie à une notion de pleine responsabilité, même pour toutes les choses dont nous n’avons pas conscience et que l’on pense être hors de notre contrôle ; comme lorsque que l’on a parfois tendance à vouloir attribuer une faute ou une culpabilité à d’autres personnes ou situations extérieures à soi.

Dans la réalité, nos comportements, nos décisions et nos choix, nos pensées et nos croyances sont toutes construites à un niveau inconscient. Consciemment nous aurons conscience de la manière dont nous allons exprimer ces différents éléments, c’est-à-dire la forme qu’aura notre action, de quelle manière nous allons agir ;

mais la nature de notre action, le pourquoi de l’action elle-même est dans l’immense majorité déterminée inconsciemment en fonction des programmations que l’on a accumulés au cours de notre vie, et notamment dans nos premières années de construction de notre égo.

Le fait qu’un comportement, ou un choix, ou une croyance, soit motivé inconsciemment ne voudra jamais dire qu’ils ne nous appartiennent pas. Un de nos rôles le plus important dans un cheminement personnel est justement d’avancer vers une meilleure compréhension de soi pour parvenir à comprendre ces programmes que l’on a construit.

Ces conditionnements existent en réponse à nos expériences de vie les plus importantes et les plus marquantes. Ce sont bien évidemment souvent celles qui nous ont fait le plus de mal, qui nous ont mises en danger ou en souffrance dans le passé, et elles vont définir certaines peurs et sensibilités qui seront particulièrement exacerbées, ou certaines situations de vie auxquelles nous seront très réceptifs.

Pour le cerveau, toutes ces expériences représentent une problématique qu’il convient de comprendre pour réussir à les solutionner, c’est-à-dire de trouver un comportement parfaitement adapté et permettant de gérer ces situations le mieux possible si elles venaient à se représenter. Le cerveau a donc BESOIN de conditionner certains comportements pour agir dans ces situations, tout simplement parce que c’est le programme qui a été initialement déterminé ainsi.

Il y a aussi le fait que certaines expériences douloureuses soient associées au travers d’un raccourci inconscient à des éléments ou personnes que l’on considère comme étant vitaux ou d’une grande importance. Cela pourra par exemple être un parent qui a été une source de souffrance. Le cerveau inconscient essaiera toujours de comprendre le comportement de ce parent et de réconcilier ce comportement avec l’amour que l’on est censé partager avec. On a besoin de savoir si le rejet ou l’abandon étaient liés au parent lui-même ou à soi. On aura alors BESOIN de comprendre ce type de comportement ayant engendré une souffrance, et donc de le recroiser à différents stades de notre vie.

Evidemment que l’on n’a pas forcément ENVIE que cela se passe comme ça, mais tant que l’on laisse le contrôle de nos vies à notre inconscient sans jamais remettre ces conditionnements en question, alors on subira ces solutions qui ont été mises en place.

La fonction du cerveau est de comprendre la nature d’un danger pour permettre d’améliorer les chances de survie de l’individu, et c’est aussi pour cela qu’il sera naturellement plus sensible à certaines situations et expériences en résonnance avec celles vécues lorsque l’on a rencontré ce danger la première fois.

Il pourrait paraitre étrange et même paradoxal d’aller chercher à nouveau ces situations malgré le fait qu’elles représentent une souffrance avérée, mais dans la plupart des cas, elles sont liées à des éléments tellement importants que le cerveau les juge comme étant essentiels ou même vitaux.

Alors on va voir apparaitre ces répétitions dans nos vies, des expériences similaires, des rencontres de personnes répondant à certains critères ou reproduisant certains rôles,… juste parce que l’on a besoin de solutionner le danger ou la problématique ayant causé la souffrance. Cela pourra être dans l’optique de retrouver un rapport sain avec ces personnes par exemple, mais d’un point de vue purement inconscient, l’idée sera toujours de solutionner ce qui a posé problème un jour pour savoir comment réagir de manière optimale dans le futur.

On n’a pas envie de subir ces expériences ou répétitions, ou de rencontrer de continuer à croiser certaines personnes au cours de notre vie, mais le cerveau ne fait que remplir sa fonction, et pour cela, il a besoin d’étudier ces différents éléments. C’est là qu’existe le décalage entre ENVIE et BESOIN.

Moins nous comprenons nos propres structures inconscientes et l’impact de notre histoire sur notre vie, plus nous laissons libre court à notre inconscient pour gérer nos comportements, cela allant jusqu’au choix des personnes et des situations que l’on rencontre ; Donc, plus nous sommes proches de ces besoins inconscients, plus ce que l’on rencontrera risquera d’être éloigné de nos envies conscientes.


#3 On ne peut pas faire confiance à ses émotions

Pourquoi est-ce que l’on ne peut pas faire confiance à ses émotions ? Lire la suite :

J’ai toujours trouvé étrange que l’on fasse confiance aveuglément à nos émotions uniquement parce qu’on les a ressenties physiquement. Comme si une sensation au creux de l’estomac pouvait être un gage d’authenticité et que ça devenait nécessairement une vérité.

La seule vérité que l’on puisse avoir avec une émotion, et encore pour les personnes qui sont habituées, c’est de savoir quelle émotion ou quelle constellation d’émotions on ressent à un moment donné. Tout le reste appartient à des considérations inconscientes sans pour autant qu’on prenne un instant pour se demander pourquoi nous avons justement ressenti telle ou telle émotion dans une situation rencontrée, et si on considère que c’est raisonnable.

Une émotion est un message qui vient nous dire quelque chose sur ce que l’on rencontre ; c’est un de nos programmes inconscient, que cela soit une croyance, une peur engrammée, ou autre, qui entre en résonnance avec ce que l’on est en train de vivre. Notre inconscient est en train de nous dire comment réagir en fonction des mémoires qu’il a conservé d’événements similaires passés.

Donc, premièrement : Nos émotions sont choisies en fonction de notre passé et pas nécessairement en fonction de ce qui nous arrive sur le moment.

Notre deuxième problème, c’est que l’on a tendance à nous concentrer sur la sensation qui accompagne l’émotion sans prendre le temps de s’intéresser au message qui l’accompagne. Pourquoi est-ce que je suis en colère ? Pourquoi est-ce que je suis triste ? Pourquoi est-ce que je suis frustré ? On s’arrête trop facilement au constat que l’on est en colère ou triste ou autre.

Simplement en se posant cette question, en s’intéressant au message de l’émotion plutôt qu’à se laisser emporter par la sensation dans le corps, on arrive à faire diminuer cette émotion. Justement parce qu’on fait attention à ce message, à la fonction qu’elle vient remplir. C’est déjà plus intéressant, même si cela ne veut pas dire que le message est juste ou que l’émotion est nécessairement appropriée, l’inconscient déclenche une émotion parce qu’il pense qu’elle est adaptée en fonction de ses expériences passées. Mais il n’est en rien infaillible.

Ces mémoires pourront être celles de nos propres expériences, de nos tuiles, de nos échecs, de nos souffrances,… mais elles pourront aussi appartenir à l’espèce humaine en général comme lorsque nous avons certaines peurs face à un danger naturel par exemple. Dans tous les cas, ce sont des mémoires anciennes, touchant à des expériences qui ne sont peut-être plus en accord avec nos standards actuels.

On se met en colère parce qu’une de nos règles a été enfreinte. Est-ce que la règle est vraiment raisonnable et intelligente ? Est-ce que la personne en face a vraiment voulu enfreindre cette règle ? La plupart du temps la personne en face de nous n’a pas conscience de nos mémoires, règles, croyances et conditionnements, elle n’agit qu’en fonction des siennes. Ce n’est pas contre nous.

Ce qui veut dire que non seulement nos émotions nous appartiennent entièrement, mais que si elles nous posent problème c’est à nous de remettre en question la validité de leur occurrence. Ce n’est jamais l’autre qui déclenche nos émotions, c’est nous, inconsciemment, sans que l’on ne s’en rende compte. Et si on ne cherche pas à savoir quelle est la validité de l’émotion et du message qu’elle porte, on continuera de les subir.

Donc non seulement nos émotions sont des indicateurs liés à des expériences anciennes et parfois obsolètes, mais en plus que nous avons tendance trop facilement à en attribuer la responsabilité à l’action d’une personne ou d’un événement extérieur à soi.

Notre inconscient n’est pas infaillible, il ne fonctionne que sur un principe action/réaction sur la base de ses mémoires. Ce qui veut dire que l’on continuera d’exister en réponse à d’anciennes blessures par exemple, que nos émotions vont influencer nos comportements en fonction de nos besoins et pas de nos envies.  Il est toujours possible de réactualiser ces fonctionnements pour qu’ils soient en accord avec la personne que l’on veut être, avec des valeurs plus proches de soi.

Mais pour cela, il ne faut pas faire confiance à nos émotions, toujours les remettre en question, et surtout ne pas essayer d’en remettre la responsabilité à l’extérieur de soi.

#4 Pourquoi ne peut-on pas faire confiance à l’émotion d’amour non plus ?

Pourquoi ne peut-on pas faire confiance à l’émotion d’amour non plus ? Lire la suite :

Cette question vient directement à la suite de ce que j’expliquais dans ma dernière vidéo sur le fait que les émotions sont générées et contrôlées par notre inconscient, qu’il les déclenche en fonction de besoins qui n’ont parfois rien à voir avec nos envies conscientes.

Le principe reste le même avec l’émotion d’amour. Dans notre dualité très humaine, l’amour n’est pas différente ou plus noble que n’importe quelle autre émotion. Comme toutes les autres, elle a une fonction, une intensité et une particularité qui s’expriment dans des situations spécifiques pour porter un message à l’attention de la conscience. Ce n’est pas à chaque fois exactement la même émotion et sensation d’amour.

En l’occurrence, l’émotion d’amour (et cela fonctionne avec l’amitié aussi) vient attirer notre attention sur une personne en particulier. Selon notre inconscient, c’est la personne dont nous avons besoin dans notre vie. L’être humain étant un animal social, nous avons besoin d’une autre personne pour former un couple, et il nous faut trouver la personne adéquate pour que le couple fonctionne le plus longtemps possible. Biologiquement cela veut dire assez longtemps pour élever les enfants.

Notre problématique, c’est que lorsque nous ressentons l’émotion d’amour, est-ce qu’on est certain que les critères qui ont amené notre inconscient à ce choix sont ceux qu’on approuverait consciemment, que ce sont bien les critères qui reflètent nos envies et ce que l’on aimerait pour soi-même ? C’est aussi ce que j’expliquais dans une vidéo précédente, il y a parfois une grande différence entre nos envies et nos besoins inconscients, et ce décalage se retrouve dans toutes nos manifestations émotionnelles, y compris l’amour.

Donc, comme avec n’importe quelle émotion, lorsque l’on ressent de l’amour au creux du ventre, avec les papillons et les étoiles dans les yeux, c’est notre inconscient qui nous signale que la personne en face correspond à ce que l’on recherche en fonction de nos besoins en place. Le problème, c’est que lorsque l’on n’a pas conscience de ces besoins, et plus encore lorsque ceux-ci touchent à des problématiques relationnelles anciennes non résolues, alors nous prenons le risque que la relation avec cette personne ne soit pas ce dont nous aurions eu envie.

Ne pas faire confiance à l’émotion d’amour, ou n’importe quelle autre émotion revient à dire qu’il faut soit avoir une confiance éclairée en nos programmations inconscientes et qu’elles n’interféreront pas de manière désagréable avec nos rencontres, ou qu’il faut prendre le temps de remettre en question nos sensations physiques, si agréables soient-elles. La sensation n’est pas l’amour, c’est ce qui attire notre attention sur l’émotion.

La fonction de la sensation d’amour est justement de cristalliser le lien à l’autre personne, de renforcer l’attachement pour que le couple puisse durer le plus longtemps possible. Si on y réfléchit un instant, et même en nous rapportant à des expériences passées, cette sensation n’est en rien une garantie de bonheur et de félicité avec cette autre personne. En revanche, on constatera toujours qu’il s’agissait bien de la personne dont nous avions besoin pour évoluer et avancer dans notre vie en fonction de nos problématiques personnelles.

Lorsque l’on remet la responsabilité de l’émotion d’amour à notre inconscient et que l’on modifie nos comportements sur cette base, on accepte alors de privilégier l’aspect fonctionnel de l’amour, nous éloignant encore un peu plus d’un idéal que l’on rechercherait. Si on veut que nos besoins reflètent nos envies, il sera alors nécessaire de faire un travail d’introspection suffisamment complet pour ne pas être surpris par nos propres programmations, et surtout pour ne pas tomber (parfois à répétition) sur des relations qui nous font souffrir.


#5 Qu’est-ce qu’un objet mental, et qu’est-ce que cela a à voir avec notre réalité ?

Qu’est-ce qu’un objet mental, et qu’est-ce que cela a à voir avec notre réalité ? Lire la suite :

Notre perception du monde qui nous entoure est déterminée par nos sens physiques, c’est avec nos organes que nous sentons, goutons, touchons, entendons et voyons le monde. De ces organes vont venir les influx nerveux qui vont renseigner notre cerveau à chaque instant sur ce qui se trouve dans notre environnement, sur cette réalité.

Donc oui, de ce point de vue il s’agit bien d’une perception physique, et même s’il existe des différences anatomiques d’une personne à l’autre qui pourraient influencer la manière dont ces perceptions se font : nous ne voyons pas tous les choses du même rouge ou du même vert, on pourra les entendre de manière plus ou moins aigue, les sentir de manière plus ou moins râpeuses,… Mais ce n’est pas ce qui fait que nos réalités individuelles sont vraiment différentes.

En revanche, ce qui fait que la réalité de chacun est unique, c’est qu’au-delà de ces différences anatomiques, il est essentiel de comprendre que ce ne sont pas les yeux qui voient, les oreilles qui entendent ou les doigts qui touchent, c’est le cerveau qui perçoit le monde qui nous entoure et qui détermine la nature de la réalité.

L’œil n’est qu’une lentille qui va convertir des signaux lumineux en influx électriques qui seront envoyés pour être analysés par le cerveau, l’influx électrique n’est pas l’image, c’est la manière dont le cerveau va reconstruire ces influx électriques qui va créer l’image, mais cela se fera toujours en fonction d’un contexte subjectif individuel.

Il s’agit donc bien d’une perception physique, d’une information brute, mais qui est instantanément rendue subjective puisqu’interprétée par le cerveau en fonction de ses expériences et contextualisée sur la base de la mémoire que l’on a d’expériences similaires.

On ne perçoit jamais consciemment l’info brute, elle n’aurait d’ailleurs certainement aucun sens, ça serait comme essayer de voir une image digitale en ne regardant que son code informatique. Ce n’est pas tant que l’on voit les choses différemment d’une autre personne, mais on mettra plus ou moins d’importance sur les différents éléments perçus en fonction de notre expérience, et chaque élément sera porteur d’informations spécifiques à l’individu… et c’est ce qui fait toute la différence. Selon les personnes, un élément pourra être choquant ou tellement insignifiant qu’elle ne le remarquera même pas.

Deux personnes peuvent percevoir le même chien avec leurs yeux, mais la première personne le contextualise comme étant quelque chose d’agréable et sympathique, tandis que la deuxième, qui a été attaquée par un chien étant plus jeune, va percevoir cette image comme une menace directe pour sa survie… il n’observent pas la même réalité.

Donc, bien que le chien assis devant ces personnes soit une réalité physique unique (poils d’une certaine longueur et d’une couleur donnée, taille des pattes, couleur des yeux, longueur de la queue, mouvements,…), c’est la manière dont il est contextualisé et conceptualisé qui déterminera sa réalité. La subjectivité fera que la deuxième pourra avoir l’impression que le chien a une attitude menaçante par exemple. 

Dès l’instant où le chien est perçu, il devient une abstraction, ce qu’on appelle donc un objet mental, c’est-à-dire une construction faite d’un ensemble d’éléments tels que :

  • L’image en elle-même
  • L’histoire que l’on a avec des images similaires
  • Les émotions que l’on a conservé de ces expériences passées
  • L’intensité de l’émotion sur le moment
  • Etc…

Ce n’est jamais juste une image, cela va toujours bien au-delà de la simple perception physique. Certes, on reconnaitra toujours un chien, mais on ne voit pas le même chien du tout. Chaque perception, chaque réalité est absolument unique.

Ce principe d’abstraction des différents éléments de notre environnement est appliqué de manière systématique pour tout ce que nous rencontrons, notre réalité est constituée de tous les objets mentaux que nous avons rencontré et contextualisé.

Les réalités de chacun vont s’accorder d’autant plus facilement autour objet mental en particulier s’il ne représente rien d’important pour les différentes parties en présence. Si on considère la réalité d’une balle de tennis, il est très probable que beaucoup de personnes en auront un objet mental relativement identique.

Notre réalité se construit donc ainsi. Chaque élément de notre environnement est perçu, observé, interprété, contextualisé, conceptualisé, confronté à des instances passées similaires, puis catégorisé. C’est à cet instant qu’il devient une vérité qui permettra de construire la réalité. Si quelqu’un vient nous voir, et nous affirme que la balle de tennis est verte, on va instantanément décider que ce n’est pas vrai, et que cela ne peut pas être la réalité.

Mais qu’est-ce qui nous permet de dire qu’elle est jaune, si ce n’est notre éducation et le fait qu’une majorité de personnes la perçoivent de cette manière ? Un jeune enfant pourrait partir de l’idée que tout est vert, et ne ferait son apprentissage que par les corrections successives de ses parents, en espérant qu’ils perçoivent les couleurs correctement. Ce processus est évidemment inconscient et fonctionne de manière totalement automatique, et chaque création ou modification d’un objet mental va devenir une information qui va venir enrichir nos expériences.

Nous avons une connaissance de ce que c’est qu’un chien ou une balle de tennis, même si on rencontre différentes races ou différentes marques. Peut-être que si une personne n’a vu que des chihuahuas toute sa vie, elle ne catégorisera pas un labrador comme étant un chien, l’objet mental chien sera alors très différent d’une personne qui aura eu la chance de rencontrer de nombreuses races différentes et ainsi de lui permettre de construire une réalité plus riche et plus complexe.

Cet enrichissement de l’information se fait par recontextualisations et reconceptualisations successives à chaque fois qu’une personne est confrontée à tel ou tel élément de son environnement, ce qui veut dire que la réalité est en mouvance constante, qu’elle n’est jamais quelque chose de fixe et immuable, puisque les informations de nos objets mentaux peuvent changer à chaque expérience.

Notre réalité à un instant « T » n’est pas la même que celle que l’on considérait comme vraie et inattaquable quelques années, quelques mois ou même quelques jours avant. Biologiquement, ce fonctionnement sert à catégoriser les éléments de l’environnement en fonction de ce qu’ils peuvent représenter pour la survie d’une personne, oui, nous en revenons à la sacro-sainte survie. Mais ce qu’il y a de particulièrement intéressant, c’est que ce principe dépasse rapidement la simple finalité de la survie pour devenir un outil d’évolution pour les êtres humains.

A mesure que nous avançons dans la complexification et la diversification des objets mentaux, ainsi que nos capacités à les recontextualiser, nous améliorons notre capacité à comprendre notre environnement et à extrapoler les informations disponibles pour atteindre des informations que l’on arrive à imaginer ou anticiper. De plus, à mesure que l’on avance dans cette complexification, nous arrivons peu à peu à détacher ces objets mentaux de leurs valeurs émotionnelles pour leur permettre de retrouver une certaine forme de neutralité et d’objectivité.

Les difficultés peuvent en revanche commencer à émerger lorsque les objets mentaux n’appartiennent plus du tout au réel. Il y a beaucoup de personnes qui n’ont jamais vu de lion (en chair et en os) de leur vie mais qui seront parfaitement à même de construire un objet mental « lion » relativement adéquat. Bien évidemment, aucun objet mental n’est physiquement réel, il s’agit de constructions de l’esprit que l’on élabore à partir d’une perception qui n’aura été physique qu’un bref instant. Dans cette idée, comment pourrions-nous affirmer que l’objet mental « lion » construit par une personne à partir d’un reportage à la télévision est moins bon ou moins réel que celui construit par une autre personne qui a réellement vu un lion ? Il sera peut-être moins élaboré, mais certainement pas moins réel.

Cette même capacité d’abstraction, liée au fait que l’on a déjà une solide habitude de construire des objets mentaux complexes, fait que l’on peut tout aussi bien réussir à créer des objets mentaux à partir de quelque chose de complètement virtuel, qui n’existe pas. Quand j’étais enfant et que j’ai vu le Retour du Jedi au cinéma, j’avais eu vraiment peur en voyant Jabba… alors que je n’avais jamais vu de Hutt auparavant ! Cela n’a pas empêché mon cerveau d’accepter cet objet mental, de lui donner des attributs et des caractéristiques, de déterminer que ce n’était pas une bonne chose pour ma survie, qu’il était moche et que cela déclenchait une réaction émotionnelle de peur bien réelle.

Voici un objet mental construit à partir de quelque chose de totalement virtuel et auquel le cerveau peut réagir de manière parfaitement réelle. Le cerveau ne peut pas faire la différence, tous les objets mentaux sont réels, car ce sont les uniques éléments qu’il sait gérer et avec lesquels il doit composer pour évoluer dans son environnement.

Il n’y a pas de différence entre le réel et le virtuel, même un mot, une idée, un concept peuvent devenir des objets mentaux qui seront traités de manière aussi réelle qu’une table. D’ailleurs la table elle-même n’est rien d’autre qu’un mot, un objet mental que l’on évoque par un simple mot. Il est même souvent possible que le mot évoque une table bien différente que celle qui se trouve dans votre salle à manger, comme un objet mental composite générique.

C’est ce qui fait que notre réalité est finalement entièrement virtuelle, un mot pouvant couper aussi sûrement qu’un couteau. Ce n’est jamais l’objet qui est intéressant pour notre inconscient, c’est ce que l’on croit que l’objet est en fonction des expériences que l’on a déjà eu avec quelque chose de similaire. Ce qui veut dire que dans chaque objet mental, il y a aussi un lien à un comportement que l’on a conditionné. Plus nos objets mentaux sont riches, plus nous aurons un comportement adapté en toute situation, mais cela demande de toujours faire évoluer ces objets mentaux sans les cantonner aux limitations imposées par nos croyances. C’est ce qui fait que l’on perd notre capacité d’adaptation et d’évolution.

#6 Qu’est-ce qu’une identification et comment cela affecte notre vie ?

Qu’est-ce qu’une identification et comment cela affecte notre vie ? Lire la suite :

Une identification est une extension d’une partie de notre égo à quelque chose d’extérieur à nous, quelle que soit la qualité perçue de cette chose. C’est est un lien que l’on étend avec une chose ou une personne et qui fait que cette extension de soi va créer un attachement.

Lorsque l’on perçoit un élément dans notre environnement, l’information circule depuis l’objet vers soi, mais dans le cas de l’identification, nous donnons en plus à cette information la capacité de nous toucher, déjà en attachant un émotionnel à ce lien, et surtout lorsque notre perception de l’objet peut influencer certains aspects de notre personne en réaction.

Inconsciemment, nous nous identifions plus ou moins profondément à tout ce qui nous touche ou que l’on rencontre, dès l’instant où on l’analyse en fonction de nos filtres (donc de nos mémoires). L’identification c’est quelque chose qui va au-delà du jugement de valeur, celui-ci n’étant qu’une partie de l’information qui accompagne l’attachement qui se forme. Le jugement de valeur va permettre de définir la relation que l’on va entretenir avec l’élément en question, en fonction qu’il représente quelque chose de positif ou négatif pour soi, de bon ou néfaste pour la survie, mais l’identification va au-delà et fait que l’on va chercher à modifier une partie de nous, une partie égotique, pour nous adapter à cette identification du fait d’un jugement de valeur posé sur nous-mêmes.

Lorsque l’on s’identifie à ce que l’on perçoit, la perception devient purement subjective puisqu’elle se fait en résonnance avec une partie de soi que l’on croit retrouver dans l’objet ou la personne. C’est l’idée que l’on pourrait avoir de se sentir plus important dans un certain type de voiture, ou plus élégant parce qu’on a une certaine marque de chaussure aux pieds. La partie de soi impliquée dans l’identification est un besoin d’importance ou plus précisément un manque d’importance, et l’identification à l’objet se fait alors sur la base de la croyance que cet objet est capable de nous apporter cette importance… pour info, c’est généralement à cause de ce principe que je finis rapidement par conclure que nous sommes tous fous, parce que cela veut dire que notre capacité à satisfaire notre besoin d’importance dépend de quelque chose d’extérieur à soi, que si on perd la voiture, cela peut menacer notre capacité à ressentir l’importance que l’on devrait avoir naturellement.

Cet ensemble d’information collectée au moment de l’identification va nous permettre de catégoriser chacun de ces éléments rencontrés, et de les mémoriser en fonction de notre perception et compréhension, donc en fonction de nous-même, et pas de l’objet ; ce que l’on reconnait alors est cette partie de nous.

D’une certaine manière on retrouve notre objet mental dont je parlais dans la vidéo précédente et dont toutes les dimensions vont constituer l’identité du lien d’attachement. Et avec tous ces objets mentaux, nous avons une histoire, un vécu, une mémoire qui nous permettra de toujours les différencier les uns des autres et d’avoir un comportement (conditionné) spécifique à chacun.

Donc l’identification est la projection d’une partie spécifique de notre égo sur l’objet mental que l’on a créé, et dans lequel on reconnaitra cette part de nous-même. C’est à partir de cet attachement et de l’identification qui le structure que nous allons construire nos comportements. La volition nait de l’identification et se structure sur la dualité qui accompagne cette identification : c’est la dualité « je suis trop/pas assez », « mieux/moins bien », etc…

On ne reconnait plus l’autre personne pour elle-même, ou même l’objet ou une idée n’existe plus en tant que telle, on la reconnait en fonction de cette part de notre égo qui y résonne… et c’est sur ce lien que l’on base notre volition, notre intention, nos actions, et nos pensées, puis que nous construisons nos comportements et notre réalité.

La première problématique qui se présente avec ce principe d’identification est le fait que cela crée une dépendance. La partie de notre égo dans l’attachement dépend alors d’un élément extérieur pour exister et se définir. C’est ce que l’on appelle se mettre en cadre de référence externe.

Le deuxième problème tient au fait que l’on ajoute un émotionnel à l’attachement. Si on se sent grand parce qu’on regarde toutes les autres personnes et qu’on se rassure de voir qu’elles sont toutes plus petites, on peut créer une identification dans laquelle notre importance dépend du fait que l’on soit plus grand, mais on risque un retour par dévalorisation si on venait à croiser quelqu’un de plus grand. L’exemple est très schématique, mais il est représentatif du principe. Si une personne met toute son sentiment d’importance sur sa grosse voiture et que quelqu’un la raye volontairement, ce n’est pas que la voiture qui est rayée, mais aussi l’égo de la personne en retour du fait de l’identification et de l’attachement en place.

Ce principe de fonctionnement a évidemment des conséquences à l’échelle du groupe dans son ensemble, puisque lorsque l’on identifie les parts des autres en réaction à nos propres structures, cela ancre un peu plus la séparation que l’on perçoit avec l’autre. Plus on crée des attachements, plus on sépare les individus car nos identifications se font toujours sur la base de notre dualité personnelle, ce que l’on considère comme étant bon ou mauvais, bénéfique ou nocif, louable ou condamnable. On va alors ranger les personnes dans des catégories en fonction de comment nous les percevons et pas de qui elles sont.

La facette en résonnance et la partie de notre égo que l’on projettera déterminera la nature de l’identification et de l’attachement, comme autant de nouvelles croyances finalement, le principe est relativement similaire même s’il se place dans une autre dimension de l’existence. Nous ne sommes plus uniquement dans une dimension psychologique, mais aussi physique, émotionnelle et énergétique. C’est toute notre capacité à définir qui l’on est qui est devenue dépendante d’éléments extérieurs à soi. On essaye de se définir en tant qu’être en fonction d’éléments extérieurs, ce qui est problématique en soi.

D’une manière très globale, on peut dire que l’identification est le fait d’essayer d’avoir pour réussir à être, alors que l’on rend notre capacité à être dépendante d’une influence extérieure.

La clef de la problématique de l’identification (et par extension de l’attachement) c’est la conditionnalité que l’on installe dans la séparation créée par le lien. Cela pourrait sembler paradoxal quand on le dit comme ça, mais ce type de lien crée une séparation entre nous et ce qui est à l’extérieur de nous, c’est-à-dire que notre propre capacité à être ne dépend plus de soi-même et que la séparation se fait aussi avec soi-même. C’est-à-dire que l’on ne peut être quelque chose que tant que l’identification le permet, et ça va jusqu’à notre propre valeur qui dépendra de quelque chose d’extérieur à soi.

Et on se sépare de tout ce qui nous entoure car on ne voit plus la personne ou l’objet pour ce qu’elle ou il est, mais pour ce que l’on croit qu’elle ou il est. Alors chaque identification que l’on fait devient une vulnérabilité de plus, comme autant de portes d’accès à notre égo que l’on crée. Ces projections égotiques induisent une décohérence profonde de notre ego que l’on pourrait comparer à un fractionnement de notre individualité, car chacune de ces projections, chacune de ces facettes en résonnance peut nous affecter en retour.

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