Un soupçon de transhumanisme dans un Space opéra épique, les deux premiers romans de Derek Künsken (le deuxième est la suite directe du premier) sont époustouflant. Ce fameux magicien quantique se nomme Belisarius Arjona. Ses capacités quantiques existent du fait qu’il ait été créé, génétiquement modifié, pour pousser ses capacités cognitives à un niveau extrême, lui et ses pairs sont devenus ce que l’on appelle des homo quantus. Lorsqu’il entre dans un état de fugue quantique, Belisarius est capable de transformer la probabilité en réalité.
Ces capacités représentent parfois une souffrance, l’obligeant à prendre des risques toujours plus grand à mesure qu’il pénètre profondément dans la fugue. Il a réussi à trouver un semblant d’équilibre en devenant un escroc à la solde du plus offrant, mettant ses capacités hors du commun au services de causes qu’il perçoit surtout comme des challenges. Alors, lorsqu’il se voit offrir une mission tellement folle qu’elle ne devrait pouvoir résulter qu’en sa propre destruction ou l’éclatement d’une guerre interstellaire, Belisarius accepte. Il s’entourera d’autres post-humains comme lui, chacun avec certaines particularités génétiques et des caractères non moins particuliers, ainsi que d’une intelligence artificielle en mission divine.
C’est un cocktail explosif. Le rythme est soutenu, presque haletant par moments. On voyage dans toutes les dimensions de l’espace et du temps, à la quête de l’escroquerie ultime et on accompagne Belisarius dans sa quête d’identité qui lui permettrait d’accepter pleinement ce qu’il est.
Les scénarios de ces deux livres représentent un tour de force étonnant, nous amenant à voir et sentir l’univers au travers des yeux d’un être quantique par essence. C’est à lire absolument, le deuxième opus, Le jardin quantique doit sortir sous peu chez Albin Michel, ce qui devrait vous donner juste le temps de lire le premier.