Avant d’écrire, je lisais, comme tout le monde. En France, il n’y a que peu d’énergie dépensée pour trouver un livre, se poser et commencer à tourner les premières pages. Mais lorsque l’on part quelque part où l’accès à un livre devient impossible… Je reconnais qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits comme cela, mais les Highlands de Papouasie Nouvelle Guinée en est définitivement un !
Croyez-le ou non, une bonne pile de livres est un élément presque prioritaire dans la liste des choses à emmener sur un terrain de plusieurs mois ; à beaucoup d’égard, cela tient une place plus importante sur cette liste (qui n’a rien de virtuelle et qui demande un soin très particulier) que beaucoup d’autres choses qui paraîtraient plus vitales, l’ennui et l’isolation étant probablement l’ennemi le plus rude à affronter.
Il y a bien la musique… Donc j’avais enregistré toutes mes musiques sur des mini-disques (un truc très en avance à l’époque et que j’utilisais aussi pour enregistrer les interviews… réduisant mes quantités de musique peu à peu), mais il fallait emmener une grande quantité de piles. Pour le terrain suivant, ce fut enfin la révolution de l’iPod ! Quel merveille… qu’il faut réussir à recharger avec un panneau solaire dans des montagnes où il n’y a pas de soleil des jours durant parfois… Donc on en revient aux livres.
A l’instar de l’iPod, il y a une période avant Kindle… et tous mes terrains se sont déroulés dans cette ère, une ère où les livres pesaient encore une tonne ! Donc, il faut choisir, sélectionner, gérer le poids plus que les envies. Il est certain que dans un avion, ce n’est pas un problème, on met les sacs sur un chariot et on bouge le tout facilement… mais une fois arrivé à Tari, il faut tout porter jusqu’au PMV… et une fois à Nogoli, il faut commencer à marcher avec le tout. C’est le prix à payer.
Lors de mon premier terrain, j’avais pas mal de romans (Poches évidemment, car plus de mots au kilo), mais pour le deuxième terrain, il m’est venue une idée de génie : je vais prendre plus de livres spécialisés pour bien travailler, ainsi que des livres de langue Huli et moins de romans… initiative louable certes, mais vraiment stupide ! Sur les cinq mois passés à Kerniba, durant lesquels j’ai subi une saison des pluies particulièrement froide et mouillée, je n’avais que trois romans… j’ai lu Harry Potter III 13 fois d’affilée ! Une chose est certaine, ce n’est pas bon pour la tête, ça perturbe un peu et on fait des rêves bizarres. A la fin, j’avais repéré toutes les fautes de frappe qui avaient échappées au correcteur.
Aujourd’hui, au fond de l’Amazonie où finalement il est un peu compliqué de trouver tous les livres que l’on veut, mon Kindle est un objet aimé dont je prends grand soin.
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