J’ai toujours accordé une très grande importance aux couvertures de mes livres, comme l’étiquette d’un vin, c’est le reflet visible d’une certaine qualité artistique qui doit venir donner le ton d’un livre. C’est un premier contact essentiel entre un lecteur et un livre, il faut donc que cette couverture raconte déjà quelque chose, qu’elle touche, qu’elle inspire, qu’elle invite à une découverte ou à un questionnement. Lorsque je termine l’écriture d’un livre, j’ai déjà beaucoup réfléchi à ce que pourrait être un visuel qui lui ressemble, qui rende compte efficacement de son identité. Lorsque je me suis penché sur cette question avec « L’apologie de la mort » qui va sortir chez Quintessence en début d’année 2022, deux images m’ont inspirées : le « In ictu oculi » de Juan de Valdes Leal, et « L’île des morts » de Arnold Böcklin, la troisième version pour être précis.


C’est le caractère énigmatique de « L’île des morts » qui m’a toujours fasciné et qui a fait pencher la balance en sa faveur, mais je ne voulais pas pour autant utiliser l’image originale, il fallait une version revisitée, plus appropriée à la thématique du livre. dans les tableaux de Böcklin, l’île est sombre et parait même relativement inquiétante, sans promesse. Il existe de très nombreuses versions faites par différents artistes, et plusieurs m’ont beaucoup plu, comme par exemple celles de l’artiste peintre Philip Ryan (Irlande) ou de Nicolas Delort :


Finalement, une opportunité a surgit au détour d’une conversation avec un ami., et j’ai découvert une artiste de talent, Jaly Limousi, auprès de qui j’ai pu commander ma propre version de « L’île des morts », tout en m’en remettant à son talent. L’idée était donc de baigner l’île dans une douce lumière dorée, éclairant ces arbres et lui donnant vie, de conserver cette belle mer d’huile aux abords de l’île, mais tout en rappelant que le chemin qui y mène n’est pas toujours paisible. Ce tableau est né sous ses coups de pinceaux, et j’ai trouvé l’image parfaite pour la couverture du livre.


