Evidemment, que cela soit l’écrivain ou n’importe qui d’autre, nous sommes tous toujours à la recherche de soi, que l’on s’en rende compte ou pas, que l’on soit conscient de cette quête ou qu’on la subisse. Bien que l’on avance (généralement) dans les deux cas, il y a une grande différence lorsque l’on entreprend ce travail d’écriture de manière consciente et délibérée, déjà du fait de l’efficacité qu’une action ciblée peut permettre, même si elle est souvent plus houleuse, mais surtout parce qu’elle permet d’inscrire l’action en question dans une volonté de s’extraire de nos cycles karmiques, ceux que l’on subit au quotidien et que l’on a souvent tendance à subir, voire même entretenir.
Le mot « Karma » signifie littéralement « Action ». Dans nos contrées, ce mot en est venu à représenter une certaine forme de fatalité, quelque chose que l’on devra subir de la naissance jusqu’à la mort et dont on ne peut s’échapper. S’il y a une part de vérité dans cette conception, elle n’est pas totalement vraie, notamment du fait qu’il soit possible de diriger cette action. Lorsque l’on agit, on peut le faire de trois manière selon la philosophie yogi : avec le corps, avec l’esprit, ou avec l’énergie. Dans les trois cas, les actions que l’on entreprend vont laisser une trace en nous, comme une empreinte qui nous appartient et dont l’accumulation va peu à peu définir une structure qui va définir qui nous sommes et la nature de notre karma. Dans notre vie, ces structures sont ce qui va définir des tendances particulières et spécifiques à chacun, qui vont ensuite définir la nature même de nos actions et comment elles se mettent en place, leur contexte,… à cet instant, le karma devient une fatalité, et nous devenons esclaves de notre propre passé, condamnés à répéter les mêmes schémas, à pousser toujours le même rocher en haut de la même pente sans jamais même nous en rendre compte.
C’est principalement cela que j’étudie et j’analyse dans mes livres, c’est le fond de ma quête personnelle que je partage avec tous. Ces structures que nous construisons, sont comme un software dont notre égo fait largement parti, et qui viennent se poser sur notre hardware, ce Soi supérieur qui dépasse les simples limites de notre existence terrestres et matérielle. Mais en aucun cas cette programmation n’est une fatalité. Si on utilise de vieux programmes, basés sur des informations venant de notre passé, il sera probable que nous soyons en train de fonctionner sur des structures obsolètes. Tout notre système fonctionne sur la base de ce programme inconscient, et nos actions se définissent en fonction de lui. S’il s’agit d’un programme s’appuyant sur des schémas de mémoires passées, nos actions vont alors refléter et répéter ces schémas, nos actions et les événements de notre vie. Nous entrons alors dans une vie qui sera emprisonnée dans des cycles anciens, et la notion de fatalité karmique prendra toute sa valeur. On subit sa propre vie.
Mais la véritable fatalité survient lorsque l’on considère que cette programmation est immuable et qu’elle constitue notre nature profonde. Ce n’est absolument pas le cas heureusement, cette programmation, comme n’importe quel programme, peut être réécrit, mais cette fois-ci de manière consciente. C’est notamment le travail que j’ai fait dans mes livres, que cela soit depuis les « 27 clefs pour révéler votre potentiel » jusqu’à « Eduquez votre cerveau » qui sortira cette année. Le karma, c’est ce que vous faites de vos actions, c’est ce que vous créez en vous au travers de vos actions, c’est ce qui va structurer vos vies et leur donner la stabilité nécessaire pour continuer à avancer. Ce n’est donc pas un problème en soi, mais ça le devient si vous l’utilisez pour diriger tous les aspects de votre vie, que vous subissez le karma. Le but de cette quête n’est pas de détruire ce karma, mais de le comprendre, de devenir conscient de ses intrications et de ses implications, de le connaitre suffisamment bien pour pouvoir réussir à exister en-dehors de lui, de ne pas y être inféodé. Ce n’est pas qu’il soit bon ou mauvais, dans les deux cas, c’est ce qui nous enchaine à nos attachements passés, mais il est utile lorsque l’on arrive à s’en libérer… ce qui n’est possible que parce qu’il existe et qu’on apprend à le découvrir pleinement. C’est pour cela que beaucoup de personnes considèrent que le cheminement personnel est quelque chose de pénible et douloureux, parce que le seul moyen d’y parvenir est d’avoir une connaissance intime et honnête de tout ce qui constitue notre karma.
Cette quête que j’entreprends au travers de l’écriture est justement de trouver les clefs pour briser les enchainements à ces cycles. Tant que l’on tourne en rond, nous n’allons nulle part. On pourra réussir nos vies, les remplir avec de l’argent, du succès, une belle maison et toutes ces choses, mais sans pour autant réussir à avancer. C’est le principe qui consiste à remplir nos vies parce qu’on les sent toujours avec un vide, un manque d’accomplissement, d’une vraie réussite satisfaisante. Cultiver les attachements est un reflexe que beaucoup de personnes ont et qui consiste à remplir ce qu’elles ressentent comme étant un vide, sans jamais réaliser qu’il s’agit d’un appel, d’une incitation à diriger leurs actions vers elles-mêmes, vers ce qui donnera du sens à leurs vies. Le but devient alors de dissoudre le karma, c’est-à-dire de peu à peu effacer la programmation que l’on utilisait jusqu’alors et qui nous enchainait à notre passé, cela veut dire qu’il faut vivre nos expériences, non pas en fonction de ce que l’on croit qu’elles veulent dire pour nous, mais simplement de les vivre, à chaque fois comme quelque chose de nouveau et unique.
Alors j’écris, je réfléchis, j’explore et je cherche à comprendre. Comment est-ce que j’ai pu écrire ce programme, quels sont les éléments qui le constituent, où est-ce qu’il puise ses influences ? Plus j’apprends à le connaitre et à le comprendre, plus je lui permets de se dissoudre, plus j’apprends à exister en dehors et à regarder ailleurs. Ce n’est pas un processus facile, ce n’est pas un processus rapide, mais c’est probablement le seul qui ait du sens. j’apprends à connaitre et comprendre qui j’étais pour pouvoir enfin être vraiment.