Nos deux visages

Cette œuvre de Yoaz est celle au travers de laquelle j’ai découvert cet artiste, et c’est celle-ci qui depuis le tout début a été choisie pour la couverture du livre sur les « Visions chamaniques« . A aucun moment le choix des visuels dans le livre ne s’est fait par hasard, chacune est exactement à sa place, avec ce qu’elle représente, ce qu’elle véhicule et ce qu’elle inspire. Le titre original de l’œuvre, tel qu’il a été donné par Yoaz, est « Faces ».

Ces visages sont parfaitement identifiables, comme appartenant à un même corps et pourtant séparés, distincts, et dont l’un semble incapable de voir l’autre. Cette dualité illustrée par ces deux visages est celle qui nous habite (cf article « Unité, dualité, trinité« ). C’est celle de notre conscient/inconscient, celle de notre égo/Soi, c’est celle qui nous sépare, mais sans laquelle nous ne pouvons par être un. Qu’est-ce que j’ai vu dans cette image ? Notre conscience tournée vers la droite, les yeux (dont un qui ne voit pas bien et l’autre pas loin) tournés vers l’avant. Le regard ne porte littéralement pas plus loin que le bout du nez. Il existe tout un espace dans le crâne, mais l’accès est barré à ce visage, de larges pointes et une sorte de plafond en empêche l’accès. Il n’y a qu’un petit tuyau qui semble déverser ce petit flux jaune qui vient du dessus, notre accès conscient à toute cette partie de l’esprit qui ne peut se faire qu’au travers des rêves. Sur ce visage, la bouche est cousue, empêchant probablement l’expression de ce que cette étoile porte, cette expression de qui nous sommes vraiment, et c’est peut-être aussi ce qui fait que cet œil conscient est celui qui conserve une larme.

Le visage qui est tourné vers la gauche est très différent. Ses yeux sont multiples, avec parfois plusieurs iris et existent sur plusieurs plans. Ils sont tournés vers l’extérieur, mais aussi vers l’intérieur, et surtout vers cet espace intérieur qui existe dans le crâne de ce personnage. De sa bouche émane un souffle intérieur sous la forme de ce diamant rose qui est poussé vers le visage de la conscience et qui reste à mi-chemin entre les deux, accessible aux deux, comme un pont, celui de l’Imaginal que l’on retrouve. La conscience n’y a pas un accès directe, mais ce tube rose est celui qui permet l’accès potentiel, ce qui peut venir faire ce lien.

spiritualité et dualité
Spiritualité et dualité

Dans l’espace à l’intérieur du crâne, on retrouve l’Univers entier, depuis les symboles de nos spiritualités (pyramides, temples,…), jusqu’aux différentes couches célestes contenant la lune les étoiles et même des accès au-delà. Cet espace est un accès, le passage qui nous permet d’atteindre toutes les zones que notre esprit peut visiter, bien plus loin que les simples limites entrevues par le visage conscient. Paradoxalement, c’est cette dualité même qui est la source de notre unité, la nature même de l’égo étant de tendre vers le Soi, de rejoindre cette nature profonde, induisant un mouvement depuis l’existence vers l’essence, ne serait-ce que lorsque l’on poursuit le mirage de cette essence lorsque l’on croit l’apercevoir quelque part. Nous passons notre vie à essayer de percevoir ce diamant, à essayer d’entendre ces paroles que nous souffle notre inconscient qui nous invite à nous rapprocher de lui et de qui nous sommes vraiment. Ces deux visages ne se comprennent pas toujours, l’œil conscient ne voit pas assez loin ou assez clairement, et lorsqu’ils s’éloignent trop, le visage conscient devient un masque méconnaissable, sourd, muet, et aveugle que l’on ne reconnait plus dans l’esthétique générale de ce personnage, celle donnée par notre essence. Aller vers nous-mêmes, c’est chercher à réconcilier ces deux visages, à pousser notre existence sur le chemin de notre essence et pas essayer de faire l’inverse.

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