Q & R sur ma chaine Youtube

Voici une la série de vidéos que je présente sur ma chaine Youtube et dans lesquelles je réponds à vos questions (laissées sur ce site ou sur Discord pour la plupart). Ce sont des vidéos courtes, de quelques minutes dans lesquelles je reprends des notions clefs que j’aborde dans mes différents ouvrages et qui vous ont interpellées. N’hésitez pas à me faire part de vos questions et commentaires.

Retrouvez tous les épisodes sur Ma chaine Youtube et sur la PAGE dédiée.

Episode #1 : Survivre c’est exister en réponse à ses peurs.

Chaine Youtube : Qu’est-ce que tu entends quand tu dis « survivre c’est exister en réponse à ses peurs » ?

Le principe de survie est une notion qui est au cœur de mes réflexions et de mes écrits depuis les année où je faisais mes recherches de doctorat. On a souvent une idée erronée de ce qu’est la survie. On s’accroche à l’image de l’homme contre la nature hostile, luttant à chaque instant pour ne pas être tué et pouvoir trouver suffisamment à manger pour ne pas mourir de faim.

De nos jours, la réalité est bien évidemment très majoritairement différente, il y a des endroits dans le monde où l’homme survit toujours dans la nature, mais en général on trouve des supermarchés partout, et même pour les plus démunis il y a souvent des moyens d’accéder à un minimum de protection contre les éléments et de pouvoir se nourrir.

Seulement, cela ne veut pas dire que l’on sort d’un fonctionnement de survie pour autant. Ce n’est pas tant une question de manière de vivre que d’une manière de percevoir sa propre existence qui est en jeu. Cela veut dire que l’on peut fonctionner dans un mode de survie avec tous nos besoins biologiques correctement satisfaits.

Cela tient au fait que la fonction première du cerveau est d’assurer la survie de l’individu. Il met tout en œuvre pour s’assurer que l’individu va tenir le coup jusqu’au lendemain. Et c’est très bien. Mais cela veut aussi dire que de cette fonction découle une problématique : il accordera toujours une importance toute particulière à ce qui met potentiellement cette survie en danger. On peut considérer que notre cerveau fonctionne suivant une approche orientée problème plus que solution.

Son job est de repérer et même d’anticiper les dangers de l’environnement. Nous sommes donc toujours en alerte pour repérer ces dangers et pour y faire face. Même notre mémoire est plus facilement dédiée à ce qui nous a posé un jour problème puisque ces expériences sont ce qui nous permettra d’identifier un danger connu ensuite.

C’est naturel, c’est sain et c’est efficace. Cependant, si les dangers sont réels dans la nature, dans nos sociétés humaines, ils peuvent revêtir de nombreuses formes différentes : être abstraits, virtuels, symboliques même, ou n’exister que dans notre imagination, ils peuvent exister dans une phrase ou même un mot.

Notre cerveau commence alors à réagir au danger que représente un concept ou une idée, c’est-à-dire qu’il va déclencher une peur plus ou moins importante, menant à d’autres émotions (que ce soit la colère, frustration,…) et à des comportements tirés de l’arsenal à disposition de l’inconscient et se rangeant dans une des trois catégories que sont :

  • la lutte,
  • la fuite ou
  • la sidération.
Chaine youtube, Auteur, Sébastien Cazaudehore

Lorsque notre cerveau est en mode survie, cela revient à dire qu’il se sent en danger du fait de quelque chose qui se passe dans l’environnement. Dans la nature, c’est l’antilope qui a senti un lion, mais qui ne le voit pas. Il faut évaluer la nature et l’importance du danger pour au moins savoir s’il faut lutter ou fuir. Mais encore une fois, chez l’être humain, ce qui met la survie en danger n’est pas forcément réel et tangible. Le fait que l’on ne puisse pas réellement identifier ce danger parce qu’il n’est pas quelque chose de concret, ou que celui-ci n’existe que dans un futur hypothétique n’y change rien. La peur est présente, le stress, les tensions,… nous sommes en alerte pour faire face. Si le danger n’est pas identifié clairement, mais ressenti malgré tout, la personne ne sort plus de ce mode de survie. Le cerveau reste en alerte pour chercher partout d’où peut provenir la source du stress.

C’est cela que je veux dire lorsque j’écrivais que survivre c’est exister en réponse à ses peurs. Une personne qui vit sa vie dans la survie est focalisée sur ses peurs, l’ombre du manque qui pèse sur elle, son incomplétude. Peu importe que le manque soit lié à une incapacité à s’acheter une plus grande télévision même si on mange à sa faim, le cerveau ne fait pas la différence. Le manque, c’est le manque.

S’il existe une impression de manque quelque part, il ne connait qu’une manière de gérer la problématique, et cela passe le maintien d’une peur pour assurer la vigilance de l’individu et sa pleine implication dans la recherche d’une solution.

Le problème, c’est que cet état de survie est un cercle vicieux qui s’entretient lui-même, surtout dans nos sociétés où l’on crée des besoins dont on ne savait pas qu’ils existaient avant. Nous sommes avec l’impression que notre incomplétude, que le fait d’avoir l’impression de ne « pas être assez » sera atténuée par notre capacité à accumuler les choses dont on nous dit qu’elles sont indispensables pour se réaliser en tant qu’individu. Alors on se désespère lorsque l’on n’arrive pas à avoir le dernier téléphone, une plus belle voiture, ou autre.

C’est un cercle vicieux, car évidemment rien de ce que l’on accumulera ne pourra calmer nos peurs, alors le cerveau continuer d’essayer d’identifier ces sources de danger étranges, et il se met à chercher d’où peut provenir le problème : qu’est ce qui fait que la personne ressent un tel mal-être ?

Alors, il va se focaliser encore un peu plus sur tout ce qui pourrait être problématique ou représenter une menace pour la survie. Et quelque chose qui aurait normalement été considéré comme étant anodin peut devenir une source de méfiance et de peur… la personne n’existe plus qu’en réponse à ses peurs, c’est tout ce qui occupe ses pensées.

Si une personne se laisse entrainer sur cette pente, rapidement sa vie sera dictée par ces principes de survie, toujours en stress et sous tension, la boule au ventre et envahie par un mal-être lancinant.

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